Les Enfants de l’OKC : L’Enfer des Abus Sexuels

Dans l’OKC (Ogyen Kunzang Chöling), un groupe qui se présentait comme spirituel, des enfants ont subi des abus sexuels et psychologiques au nom d’un enseignement prétendument sacré. Voici l’histoire de ceux qui ont survécu et luttent pour que justice soit rendue.
L’OKC : Une façade spirituelle pour un enfer humain
L’OKC a été fondé par Robert Spatz dans les années 1970, et se présentait comme un centre d’initiation spirituelle inspiré du bouddhisme tibétain. Son monastère, le Château de Soleils en France, était censé être un lieu de méditation et de purification. Mais dans l’ombre, ce centre abritait des violences inimaginables, notamment des abus sexuels sur des enfants, principalement des filles, sous couvert d’enseignement spirituel. Le gourou, Robert Spatz, avait une emprise totale sur les membres de sa communauté. En isolant les enfants de leurs familles et en leur imposant une obéissance aveugle, il mettait en place un système d’exploitation psychologique et sexuelle. Les abus sexuels n’étaient pas des incidents isolés, mais une réalité quotidienne pour de nombreux enfants.
Abus sexuels : Manipulation et exploitation
Spatz utilisait son autorité spirituelle pour abuser de jeunes filles, souvent âgées de 11 à 13 ans, en leur imposant des rituels sexuels sous prétexte de purification. Ces actes étaient perçus par les victimes comme des exigences spirituelles. Clara, l’une des survivantes, se souvient : On m’a dit que c’était pour mon bien, que c’était nécessaire à ma croissance spirituelle. Outre Spatz lui-même, d’autres membres du groupe participaient également aux abus, sous l’œil complice du gourou. Les enfants étaient régulièrement manipulés, leur faisant croire que ces actes étaient normaux et faisaient partie de leur enseignement. Dans cette atmosphère de soumission, les victimes n’osaient pas dénoncer ces actes, par peur de perdre leur place au sein de la communauté et d’être rejetées.
Le silence imposé aux victimes
Les abus sexuels étaient non seulement couverts par un discours manipulateur, mais aussi par une violence psychologique intense. Toute tentative de dénonciation était sévèrement réprimée. « Si tu en parlais, tu risquais de perdre ta place dans la communauté », confie Sarah, une autre survivante. Les enfants étaient systématiquement coupés du monde extérieur et étaient tenus dans l’ignorance, ce qui rendait toute protestation quasiment impossible. Les châtiments physiques et l’isolement étaient utilisés comme méthodes de contrôle. En grandissant, les victimes ont souvent ressenti une honte profonde et ont été accablées par le silence imposé. La peur d’être rejetées ou punies les empêchait de demander de l’aide, et la manipulation psychologique avait un effet paralysant. — ### La lutte pour la vérité et la justice Ce n’est qu’après des années que les premières voix des victimes ont émergé, mettant en lumière les horreurs vécues au sein de l’OKC. En 1997, des perquisitions sont effectuées, et les abus sont révélés au grand jour. Cependant, la justice ne semble pas prendre la mesure de la gravité des faits. Ce n’est qu’en 2016 que Robert Spatz est condamné à une peine de prison avec sursis, une décision qui a profondément choqué les victimes, tant elle a semblé minimiser l’ampleur des abus.
Survivre à l’enfer : Les cicatrices laissées par l’OKC
Aujourd’hui, les survivants des abus sexuels au sein de l’OKC portent toujours les cicatrices de cette expérience traumatique. Clara et Sarah, comme de nombreux autres, ont mis des années à comprendre qu’elles avaient été manipulées et abusées. Pour beaucoup, la guérison est un processus lent et difficile. Les victimes continuent de lutter pour que leur histoire soit entendue et pour qu’elles puissent enfin obtenir une justice complète. Elles veulent que les générations futures soient conscientes des dangers que représentent des groupes comme l’OKC, capables de masquer sous des prétextes spirituels des comportements aussi destructeurs. Aujourd’hui, leur objectif est de prévenir de nouvelles dérives et d’empêcher d’autres enfants de vivre un calvaire semblable.
Conclusion : L’appel à la reconnaissance
Malgré la condamnation de Robert Spatz, de nombreux survivants estiment que la justice n’a pas fait face à la réalité de leurs souffrances. L’impunité semble avoir régné trop longtemps et les victimes continuent de se battre pour que leurs traumatismes soient reconnus à leur juste valeur. L’histoire de l’OKC est une alerte sur les dangers des groupes qui abusent de leur pouvoir spirituel pour exploiter des enfants, et sur la nécessité de sensibiliser le public aux dérives sectaires. Le combat des survivants reste essentiel pour éviter que de telles tragédies ne se répètent.
Source : Charlotte Kaesmacher (La Libre), 9/02/2025, « Le gourou choisissait toujours une fille très jeune parmi nous pour le servir. On était jalouses. Mais maintenant qu’on sait ce qu’il se passait… », Pour lire l’article, cliquez-ici